Les découvertes récentes sur les marges glaciaires et les progrès des datations réalisées à l’aide des isotopes cosmogéniques permettent de reconstituer les principales fluctuations des glaciers qui se sont produites depuis la fin du Pléistocène au cours de l’Holocène. Elles dessinent les contours d’un interglaciaire moins stable du point de vue climatique qu’on l’imaginait encore il y a quelques années, avec des périodes où les glaciers ont été au moins aussi en retrait que de nos jours (comme il y a 6000 à 9000 ans), et des périodes de reconquêtes dont la dernière et plus connue est celle du Petit Âge Glaciaire (environ 1300-1850 AD).
On présente d’abord la dernière poussée glaciaire du Pléistocène, celle du Dryas récent (12,9 ka-11,7 ka BP) qui a duré un peu plus de 1000 ans et qui est encore bien inscrite dans les paysages alpins au-dessus de 1500-2000 m d’altitude. On s’attarde ensuite sur la première partie de l’Holocène (environ 9 ka-5 ka BP) qui a vu beaucoup de glaciers alpins disparaître jusqu’à 3000 m dans un contexte climatique où des étés chauds ont permis l’expansion des écosystèmes en altitude. À partir d’environ 5 ka BP, le climat se refroidit et l’expansion des glaciers reprend, avec cependant des avancées/reculs qui traduisent une variabilité du climat à l’échelle séculaire/millénaire.
On tente de reconstituer les forçages climatiques naturels qui sont à l’origine de ces fluctuations. Ces forçages mettent en évidence la rupture qui intervient aux 19ème-20ème siècles avec le réchauffement anthropogénique, dont les scénarios prédictifs conduisent à la disparition de la plupart des glaciers alpins d’ici 2100.
Si cette présentation privilégie les Alpes comme terrain d’étude, des décrochages vers d’autres massifs de la Terre permettent de prendre la mesure de ces fluctuations holocènes du climat au niveau mondial.