« Des outils numériques sous licence libre dans l'enseignement pour une formation citoyenne, critique et responsable dès la rentrée de septembre 2020 »
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Texte de la carte blanche :
La période que nous venons de vivre a mis la société et les services publics à rude épreuve. Il a été une nouvelle fois évident, et c’est sans doute une des conclusions heureuses, que le rôle de l'État est essentiel au bon fonctionnement d’une société qui souhaite protéger ses membres. Pour assurer la continuité pédagogique en confinement, les enseignants ont majoritairement eu recours au numérique à marche forcée.
L'ordinateur, la tablette et le smartphone, formidables outils de communication, ont permis de récréer du lien entre les professeurs, les élèves et leurs parents, en mettant fortement en évidence les besoins de chacun en formation et accompagnement.
Les propositions de solutions ont surgi de toutes parts, en particulier d'un secteur privé pour lequel l'école est un formidable marché. Ces acteurs ont proposé gratuitement des outils, logiciels et contenus numériques, profitant de l'aubaine pour introduire à l'école des contenus et outils d'habitude jalousement protégés par des barrières d'accès telles le prix de licence d'utilisation. Une « première dose » dont un effet pervers est la mise en place insidieuse d'une dépendance. Il ne s'agit pas de critiquer la qualité des solutions, souvent très bonnes, ni leur prix. Le sujet de préoccupation est l'enfermement quasi systématique des utilisateurs dans des écosystèmes fermés, contrôlés par les éditeurs.
Face à la montée en puissance de la surveillance numérique généralisée, garder le contrôle de nos données et de nos outils est un enjeu majeur. Le logiciel libre et open-source constitue la seule réponse et se positionne comme une condition nécessaire mais pas suffisante pour retrouver cette maîtrise. Un logiciel libre n'a pas de restriction d'usage. Il est permis d'en comprendre tout le fonctionnement, de l'adapter sans limite et de le partager à nouveau.
Les GAFAM ne s'y sont pas trompés : leur infrastructure mondiale s'appuie entièrement sur les logiciels libres. Ces derniers font tourner toute l'infrastructure d'internet, ainsi que nos smartphones. Ceci prouve que les logiciels libres sont un socle sur lequel peut s'appuyer la création d'un emploi local et à haute valeur ajoutée difficilement délocalisable. En France, les services autour du logiciel libre constituent 10 % du marché de l'IT, avec une croissance annuelle de 9%, et représentent 60 000 emplois.
Par ailleurs, les logiciels libres, tout comme les contenus sous licence libre tels que Wikipédia, sont les plus grands projets de création collective de connaissance. En cela, ils mettent en avant la notion de bien commun et permettent l'émancipation de chacun, dans la droite lignée de la mission de l'enseignement qui est de former des citoyens responsables et conscients. L’enseignement va faire un usage croissant des contenus pédagogiques numériques : le logiciel libre permet de mieux partager et réutiliser ceux-ci.
Les gouvernements wallon et de la FWB l'ont bien compris et le disent dans leurs déclarations de politique 2019-2024 (DCP et DCR).
Ils s'engagent à :
- Promouvoir et utiliser au maximum les standards ouverts et les logiciels libres au sein des écoles, dans les administrations publiques, pour les citoyens et les entreprises, notamment par des actions de sensibilisation et de formation. Et renforcer la formation des enseignants en la matière.
- Favoriser l’émergence d’un domaine public riche en contenus, notamment par la numérisation et la mise en ligne des archives appartenant aux institutions culturelles ou scientifiques, d’études, de documents à vocation publique, de cours, etc.
- Susciter la participation citoyenne, particulièrement en encourageant les communautés d’utilisateurs, pour une mise en commun et un partage des savoirs.
- Développer une plate-forme d'échange, de coopération et d'information en matière de logiciels libres et de standards ouverts entre tous les acteurs publics actifs dans le domaine des technologies de l'information.
- Plaider et œuvrer en faveur de la plus grande interopérabilité des systèmes, clé technique qui permet la mise en œuvre de l'open-access et de l'open-data.
En conclusion, nous, enseignants, parents et citoyens, restons attentifs à la nécessaire réflexion éthique et globale qui doit aujourd’hui précéder les choix concernant les outils numériques pour l’école et nous en appelons à « se poser les questions hors du cadre ». Nous souhaitons la mise en œuvre la plus large et la plus rapide possible des engagements du gouvernement et souhaitons savoir où en sont les réalisations une année après les promesses contenues dans les DCP et DCR. Nous pensons que le numérique doit rester un outil au service de l'humain, qui prolonge la pensée de celui qui l'utilise, qui complète les ressources existantes et ne doit pas s'y substituer. Un autre Internet et d'autres outils respectueux de nos libertés existent déjà : libre à nous de les découvrir et les utiliser. « Le numérique c'est comme l'argent, un bon serviteur mais un mauvais maître. »
Références :
Les 10 premières signatures :
- Erick Mascart, coordinateur des projets numériques à Forsud asbl
- Nicolas Pettiaux, enseignant au Collège Saint-Hubert à Watermael-Boistfort et à la Haute-école Bruxelles-Brabant, président de Educode asbl
- Jacques Theys, enseignant à l'Athénée Royal de Gembloux
- Marc Van Craesbeeck, abelli asbl
- Sébastien Jodogne, auteur du logiciel libre Orthanc
- Antoine Tanzilli, citoyen
- Olivier Bierin, député wallon et à la Fédération Wallonie-Bruxelles
- Christophe Phillips, Maître de Recherches FRS-FNRS, Université de Liège
- Bernard Delvaux, chercheur à l'UCLouvain (Girsef)
- Vincent Moyse
Vous trouverez toutes les autres signatures, dont la vôtre, sur cette page du wiki d'Educode. Notez qu'il peut y avoir 2 ou 3 jours de décalage entre l'enregistrement de votre signature dans ce formulaire et l'ajout de celle-ci sur la page du wiki. Merci de votre compréhension.